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En France, 15% des demandes de prêt immobilier présentent un risque aggravé de santé. Ce risque concerne les personnes étant ou ayant été gravement malades, atteintes de pathologie chronique, ou victimes d'un accident ayant laissé des séquelles. C'est aussi le cas si votre état de santé est voué à se dégrader ou présente un risque à terme. Si vous êtes concerné, la convention AERAS vous permet de bénéficier d'une assurance emprunteur pour garantir votre prêt aux conditions standards, constituée au minimum de la garantie décès.
Du point de vue des assureurs, un risque aggravé de santé n'est pas nécessairement un risque exceptionnel. Il s'agit d'un risque considéré comme plus élevé par rapport à la moyenne de la population pour votre tranche d'âge.
Vous pouvez ainsi être considéré comme présentant un risque aggravé de santé, si vous êtes ou avez été atteint d'une pathologie grave ou chronique, si vous présentez un handicap, si votre mode de vie représente un risque potentiel pour l'avenir (surpoids important, douleurs dorsales chroniques, périodes de dépression, etc.) ou encore si vous avez conservé des séquelles d'un accident.
En résumé, dès lors que votre assureur estime que votre état de santé ne permet pas de vous assurer aux conditions standards, vous serez considéré comme présentant un RAS (risque aggravé de santé).
C'est au moment de l'examen de votre questionnaire de santé que le risque aggravé est évoqué, si votre dossier n'est pas accepté au 1er niveau et qu'il doit être transmis à un service médical spécialisé (voir plus loin le cheminement de votre dossier).
Le risque aggravé de santé ne fait l'objet d'aucune définition légale, ni universellement admise : cette notion varie d'un établissement à l'autre.
Ainsi, vous pourrez être considéré comme profil à risque chez un assureur, mais pas forcément chez un concurrent.
En cas de souci de santé, vous avez donc tout intérêt à contacter plusieurs assureurs !
Si vous présentez un risque aggravé de santé, votre assureur considère que vous présentez un risque plus élevé que la moyenne de ne pas pouvoir honorer le remboursement de votre crédit immobilier jusqu'à son terme.
Le plus souvent, les assureurs appliqueront une exclusion de garanties pour la pathologie qui vous touche, ou maintiendront les garanties en échange d'une surprime. Dans les cas jugés les plus graves, ils peuvent refuser de vous couvrir en invalidité par exemple et même en garantie décès.
Depuis la publication le 14 février 2017 d'un décret d'application de la loi de modernisation de notre système de santé, le droit à l'oubli est entré en vigueur.
Désormais, lors d’une demande d’assurance emprunteur, les anciens malades du cancer ou de l'hépatite C ne sont plus tenus de déclarer leur pathologie passée, à l’issue d’un délai de 10 ans après la fin de leur traitement et sans rechute. Ce délai est ramené à 5 ans pour les cancers diagnostiqués avant l’âge de 18 ans.
Au-delà de ces délais, votre assureur ne pourra pas se prévaloir de ces anciennes pathologies pour vous appliquer une surprime, refuser votre adhésion à une garantie ou exclure la mise en œuvre de celle-ci.
Dans le cadre de ce droit à l'oubli, le ministère des Finances a également instauré une grille de référence, contenant une liste de 6 pathologies, à déclarer dans le questionnaire de santé pour lesquelles les assureurs seront obligés d'appliquer leur contrat aux conditions standards une fois le délai de fin de traitement sans rechute écoulé. Cette liste de pathologies est appelée à évoluer, en fonction des avancées médicales.
AERAS signifie "s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé".
Cette convention a été signée en 2007, entre les pouvoirs publics, les fédérations professionnelles du secteur bancaire, de l’assurance et de la mutualité, ainsi que les associations de consommateurs et de malades.
Sa vocation est de permettre aux emprunteurs à risque d’obtenir plus facilement une assurance, en particulier dans le cadre d’un emprunt immobilier pour souscrire une assurance emprunteur (ADI).
En matière de crédit immobilier, la convention ne portait à l'origine que sur la garantie décès. Depuis septembre 2011, les personnes malades peuvent également bénéficier des garanties invalidité.
D'après les statistiques publiées par le site aeras-infos.fr, 3,9 millions de demandes d'assurance de prêt on été instruites en 2015 et 15 % d'entre elles présentaient un risque aggravé de santé.
Parmi ces dossiers relevant de la convention AERAS, 97 % ont reçu à la fin une proposition d'assurance couvrant au moins le risque décès.
Pour bénéficier des dispositions de la convention AERAS, votre contrat d’assurance doit répondre à certaines conditions.
Votre contrat doit arriver à échéance avant votre 71ème anniversaire.
Et le capital emprunté ne doit pas dépasser certaines sommes :
Toute demande d'assurance emprunteur débute par le remplissage d'un questionnaire simplifié de santé. Si rien de suspect ne ressort de ce questionnaire, votre prêt sera assuré aux conditions standards (niveau 1).
En revanche, si l'une des réponses met en évidence un problème de santé passé ou en cours, la convention AERAS s'applique automatiquement sans que vous n'ayez de démarche ou demande à entreprendre : votre dossier fera alors l'objet d'un examen médical (niveau 2), voire d'un questionnaire détaillé concernant la pathologie révélée.
La convention AERAS rend obligatoire la confidentialité des informations médicales personnelles transmises à votre assureur, notamment dans le cadre du questionnaire de santé.
Le contenu du questionnaire se limite à votre état de santé, et ne doit pas porter sur des aspects intimes.
En cas de refus d'assurance intervenant au niveau 2, votre dossier sera transmis automatiquement en 3eniveau, à un collège d'experts médicaux émanant de divers organismes d'assurance. Ces experts vérifient alors si votre situation peut entrer dans le cadre de la convention AERAS.
Deux issues sont possibles :
Une fois votre dossier complet remis à votre assureur, celui-ci doit vous fournir une réponse dans les 3 semaines suivant le dépôt de votre dossier.
Attention : ce délai total de 5 semaines concerne seulement l'examen de votre assurance emprunteur. Il n'inclut pas le délai d'octroi de votre crédit (3 semaines environ).
Vous avez donc tout intérêt à anticiper le plus possible votre demande d'assurance emprunteur !
Pour connaître les raisons médicales qui ont justifié la décision de l'assureur, vous pouvez écrire au médecin conseil de celui-ci, directement ou par l’intermédiaire d'un médecin de votre choix, par exemple votre médecin traitant.
Parce qu'elle mutualise les risques entre tous ses clients, l'assurance emprunteur proposée par votre banque (contrat groupe) est généralement la moins coûteuse pour les profils présentant certains risques. Pour autant, elle n'est pas nécessairement la plus avantageuse en termes de conditions, de limites et d'exclusions de garanties. Alors n'hésitez pas à faire jouer la concurrence !
Dans le cadre de la délégation d'assurance, en sélectionnant un assureur indépendant de votre banque, vous pourrez éventuellement trouver des conditions plus intéressantes en termes de couverture. En contrepartie, vous devrez peut-être accepter de payer des cotisations plus élevées.
Chaque assureur apprécie à sa façon les risques aggravés de santé. Ainsi, une pathologie peut être traitée sans surcoût chez l'un, alors qu'elle entraînera une surprime ou une exclusion chez un autre.
Faites donc au maximum jouer la concurrence si vous pensez que votre état de santé peut faire débat.
Ainsi, vous disposerez du choix le plus large, et augmenterez vos chances d'obtenir votre assurance emprunteur dans les meilleures conditions.
Certains assureurs se sont spécialisés dans l'assurance emprunteur dédiée aux personnes présentant un risque aggravé de santé. Mais attention, parfois il ne s'agit que d'un simple positionnement marketing, pas d'une réalité.
Faites plutôt appel à un courtier, de préférence spécialisé dans l'assurance avec risque aggravé de santé. Cet intermédiaire indépendant connaît les différents acteurs du marché, et leurs conditions. Il sait en général quel assureur sera le plus enclin d'accepter de couvrir les risques liées à telle pathologie.
Passer par un courtier représente donc un gain de temps considérable, en vous évitant de multiplier les contacts et les démarches. Vous constituez un dossier unique, et le courtier se chargera de démarcher plusieurs assureurs simultanément, à votre place.
Bien sûr, cette solution a un coût. Mais elle vous permettra bien souvent de trouver les conditions les plus avantageuses, et de gagner un temps précieux dans votre parcours d'emprunt.
Si à l'issue de l'examen de votre dossier en 3e niveau, vous subissez un nouveau refus d'assurance en raison de votre état de santé, ou si vous n'avez pas reçu de réponse de votre assureur dans les délais impartis, vous pouvez saisir la commission de médiation de la convention AERAS.
Cette commission est en effet chargée de vous accompagner pour trouver une solution amiable, afin de vous permettre d'être assuré.
Les coordonnées de la commission doivent être clairement indiquées dans le courrier adressé par l'assureur qui vous informe de son refus.
A défaut, vous pouvez adresser une copie de votre dossier à :
Commission de médiation AERAS
61 rue Taitbout
75009 Paris
Pour plus d'informations, vous pouvez également consulter le site officiel dédié à la convention AERAS : www.aeras-info.fr.
Si aucune solution ne peut être trouvée à l'issue de la médiation avec la commission AERAS, vous ne pourrez pas prétendre à bénéficier d'une assurance emprunteur pour garantir votre prêt immobilier.
Pour autant, tout n'est pas perdu, si vous disposez d'une épargne ou d'un bien immobilier autre que celui que vous envisagez d'acheter.
Afin de garantir le remboursement de votre emprunt, et en fonction de votre patrimoine, vous pourrez alors proposer à votre banque :